En avion de chasse


Pendant un moment, j’ai cru que Google avait baissé en qualité. Malgré toutes les requêtes que je pouvais imaginer, j’avais vraiment du mal à trouver des récits de personnes ayant réalisé un vol en avion de chasse. L’expérience est pourtant devenue assez courante ces dernières années, et des milliers de personnes doivent déjà avoir réalisé ce rêve. Pourtant, je n’avais trouvé qu’un seul retour d’expérience sur le sujet. Celui d’une épouse racontant comment son mari s’était préparé à une telle expérience, comme il était monté à bord d’un avion de chasse, et comment il en était descendu. Mais de ce qui s’était passé à l’intérieur, pas un mot. Pas vraiment le genre de récit que je recherchais ! Avec le recul, je me rends compte que ce n’est peut-être pas Google qui pose problème : je pense que peu de personnes ayant fait cette expérience en parlent. Il est difficile de trouver les mots pour décrire les sensations qu’on éprouve sur le moment. Mais je trouve dommage qu’il n’y ait pas plus de récit sur le sujet. Personnellement, j’ai dû me lancer en aveugle, et j’ai été surpris en découvrant la violence des sensations éprouvées. Alors je vais vous décrire ce qui se passe une fois qu’on est à bord ! En espérant que ce récit aidera les prochaines personnes à se décider si, oui ou non, cette aventure est faite pour elles. On se hisse à bord du cockpit en utilisant les encoches sur l’appareil. Puis on se glisse à l’intérieur d’un habitacle assez étroit. Il est fait pour accueillir un homme de poids moyen, et vraiment rien de plus. Une fois qu’on est sanglé à son siège, on a presque l’impression d’être une extension de l’appareil, de faire corps avec le siège. Le staff s’affaire tout autour avec des gestes précis, sangle le harnachement du siège éjectable et rappelle comment l’utiliser en cas de problème. Puis l’équipe referme et attache les verrières. Dans le cockpit, c’est soudain le silence. Le pilote à l’avant demande à la tour l’autorisation de décoller, puis fait rouler l’appareil jusqu’à la fin de la piste. On profite une dernière fois du calme, puis le pilote pousse les gaz à plein régime. On se retrouve brusquement plaqué sur son siège. A peine le temps de dire ouf, et on est déjà dans le ciel. La vue est magnifique. La large verrière permet de profiter pleinement du paysage, d’autant plus que le pilote effectue un vol à basse altitude. De loin en loin, celui-ci prend des nouvelles, que ce soit par le biais du casque micro ou du rétroviseur. Puis il annonce qu’il est temps de commencer la phase acrobatique. On croit être prêt, mais on ne l’est pas. Dès le premier break, on se sent écrasé sur son siège sous les G. Quand la pression diminue, on respire un grand coup : c’est comme de ressortir de l’eau après un grand plongeon. Puis l’on doit replonger, et cette fois pour un bon moment. Car les figures s’enchaînent. Les figures vont jusqu’à 4G, ce qui produit la sensation d’un corps quatre fois plus lourd. On essaie de respecter les consignes en se crispant au maximum pour éviter le black-out. Dans la poitrine, le coeur s’est mis à battre à pleine vitesse. On ne sait même plus si l’on éprouve de la peur ou de l’enthousiasme, ou lequel des deux a le dessus. Loopings, passages sur le dos, tonneaux… Au fil des figures, on perd tout sens de l’orientation, jusqu’à ne plus savoir distinguer la terre du ciel. On finit par avoir la gorge desséchée, et le dos ruisselant à force de se contracter. Soudain, ça prend fin et on recouvre son souffle. Les jambes font mal à force d’être restées contractées. On pense qu’on va regagner la base, mais le pilote offre une dernière surprise : il vous propose de prendre les commandes. On empoigne alors le manche à balai pour effectuer un virage. Magique. C’est tellement simple à prendre en main que le pilote vous propose d’effectuer un tonneau. Et là, vous réalisez votre première acrobatie aérienne. Que dire, à part : what else ? Si j’ai adoré cette expérience, plus qu’aucune autre que j’ai pu réaliser, je la recommande cependant à ceux qui ont le coeur bien accroché. Si vous êtes plus petite chenille que montagnes russes, passez votre chemin ! Pour en savoir plus, je vous recommande la lecture du blog sur cette activité de baptême de l’air en L-39 à Paris Pontoise qui est très bien fait sur ce thème.

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