Le chômeur volontaire… et l’autre


J’ai remarqué que les individus qui n’ont jamais enduré les affres du chômage sont en général les premiers à mettre tous les chômeurs dans le même sac. La semaine dernière encore, on m’a envoyé à Barcelone pour y suivre un séminaire où, entre deux réunions, j’ai discuté avec d’autres personnes de ce thème épineux qu’est le chômage. La plupart des personnes avait des chômeurs une vision monolithique et particulièrement injuste. Il est primordial d’après moi de toujours garder à l’esprit qu’il existe deux formes de chômage radicalement distinctes : le volontaire et l’involontaire. Certaines personnes sont volontairement au chômage, pour la simple raison qu’elles préfèrent être sans emploi plutôt que de répondre aux offres d’emploi existantes. Elles ont fait leurs calculs et estimé que le coût du chômage (le revenu qu’on délaisse quand on ne travaille pas) est largement compensé par les privilèges dont bénéficie le chômeur. D’une part, l’individu se voit attribuer des indemnités du régime d’assurance chômage (celles-là même qui sont financées grâce aux cotisations payées par les patrons et les employés). Mais le chômage peut apporter d’autres profits, peut-être plus importants que l’argent même. En premier lieu, il y a un gain certain, le plus flagrant de tous : la part de loisir. Certains chômeurs boycottent le travail et n’hésitent pas à dire que la liberté dont ils disposent en étant sans emploi l’emporte sur le gain additionnel dont ils profiteraient avec une activité ! Toutefois, reste qu’il existe une autre catégorie de chômeurs. Et dès lors que les personnes sont au chômage contre leur volonté, on ne peut plus réduire la masse des chômeurs à un seul bloc d’entités parasites. Car dans ce second cas, des individus souhaitent réellement travailler, et s’y emploient activement, mais en sont interdits en raison d’une trop forte demande de travail. Dans ce cas, il est évident que le chômage dévalorise la condition de ces citoyens, empêchés de se réaliser. Faire la différence entre chômage voulu et non voulu a une grande importance selon moi, car cette réduction d’une partie de la population à des profiteurs est non seulement injuste et injustifiée, mais elle permet surtout d’enterrer toutes les mesures qui devraient être prises pour y faire face. Les discours que j’ai entendus lors de ce séminaire à Barcelone, je ne les ai que trop souvent entendus dans la bouche de politiciens lors d’interviews ! Suivez le lien pour plus d’infos.

12534235_460140804182014_1472179796_n