Le « bruit » Macron


Le ministre de l’économie s’est attiré les foudres de Ségolène Royal qui juge qu’en aucun cas il ne faut «chercher des explications» ou tenter de culpabiliser la société après les attentats du 13 novembre. Ce dimanche, le ministre de l’Économie, régulièrement épinglé pour ses positions jugées peu orthodoxes au sein du PS, a encore été l’objet de toutes les attentions. Après avoir jugé que la société avait «une part des responsabilités» étant devenue le «terreau» du djihadisme, Emmanuel Macron avait suscité la colère des socialistes, au premier rang desquels Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire du PS avait notamment expliqué ne «pas avoir compris» ce que voulait dire le patron de Bercy. Invité ce dimanche du Supplément de Canal +, le ministre a bien tenté d’expliquer ses propos. Au risque de fâcher encore à gauche, il persiste et signe et estime que la société française a connu des ratés en laissant prospérer jusque sous nos latitudes «l’hydre djihadiste». «Il faut bien le dire, la République, ses principes, la laïcité, la force d’intégration républicaine dont je parle, elle ne doit accepter aucun compromis sur le territoire. Et parfois, on l’a accepté, on a laissé les choses se faire», précise le ministre. Pour l’ancien banquier, la République «doit donner une place à chacun, c’est ça la fraternité. On a laissé s’installer de l’exclusion. Je ne dis pas qu’elle explique, je dis qu’elle est là». Il l’assure, par cette réflexion, il ne souhaitait «en aucun cas s’auto-flageller», et martèle que «les élites, pas la société civile, ont une responsabilité» dans le drame du 13 novembre. «Il ne faut pas chercher des explications, il faut construire le futur», considère pour sa part Ségolène Royal, invitée d’Europe 1 ce dimanche matin. «Je suis en total désaccord avec cette affirmation. Je considère que l’on n’a pas, alors que l’on est victime de ces attaques, en plus à culpabiliser», a tranché la numéro 3 du gouvernement. «Je me refuse de rentrer dans ces logiques, pas question de culpabiliser la République française», s’est encore insurgée la ministre de l’Écologie. De son côté, Jean-Christophe Cambadélis ne semble pas sur le point d’enterrer la hache de guerre. Le JDD ce dimanche publie un propos du patron de Solférino qui décrit en ces termes Emmanuel Macron: «Il est de ceux qui veulent faire le bonheur de la France malgré elle. C’est ce que j’appelle du bolchevisme libéral. Dans cette optique, le libéralisme a besoin d’une dictature, d’un absolutisme éclairé». Interrogé sur Canal + au sujet des critiques comme de l’admiration qu’il suscite, et qui ont donné naissance aux termes de «macronite» et de «macronisme», l’intéressé répond: «D’un côté, c’est une maladie, de l’autre, c’est un espoir. Donc j’espère ne pas être une maladie, et je ferai tout pour faire bouger les lignes, briser les tabous et réussir à installer d’autres convictions. Je crois en la réussite».